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Exercice périlleux que celui de se présenter en quelques phrases. Il s'agit d'évincer les images idéales qui rôdent. Né à Nantes en mai 1958, originaire par la plupart de mes ancêtres du pays de Retz et du Bocage vendéen – territoire de Barbe-Bleue et de François de Charette –, j'ai cheminé depuis lors, pèlerin anxieux et contemplatif, de la rive gauche à la rive droite de la Loire jusqu’en novembre 1980 ; des abords de son estuaire à une île au grand large jusqu’en décembre 1985 ; sur les rives du Goul sauvage jusqu’en juillet 1990 ; sur celles de la Bièvre où j’ai marqué une longue station jusqu’en septembre 2021 ; puis à une encablure de la Touloubre, sous l’égide de la montagne Sainte-Victoire.
Traducteur d'Henry David Thoreau et de James Broughton, écrivain de la nature et éditeur-typographe – tout à la main, lettre de plomb après lettre de plomb sur une presse à épreuves – à l'enseigne de la Harpe d'Éole sur l'île d'Yeu puis dans l’Aveyron dans les années 1980, chroniqueur du désir qui se cherche dans les années 1990 et moissonneur dans les années 2000 de jardins intimes longtemps cultivés, j'ai donné à lire une vingtaine d'ouvrages réunis sous le titre de Sólarsteinn, itinéraire 1972-2008 et publiés en 2012 aux éditions Éoliennes. Depuis 2008, peu à peu, l’investigation d’ordre philosophique conduit à l’acte poétique, à l’entrée en un domaine dont l’écriture arpenteuse jusque-là n’avait fait que circonscrire l’aire. Alpensteinn, qui sera le second volume de mes écrits, retrace cet itinéraire.
À ces livres de saveur – courts récits, poèmes, méditations et essais qui disent ce qui fut mieux qu’un habile biographe ne pourrait le faire – il faut ajouter quelques livres de labeur, romans écrits sous pseudonymes et autres travaux mercenaires, et surtout des oeuvres communes tissées dans l’amitié. Mon écriture est lente, sans concessions je l’espère à l’écho des modes. Simple et faillible outil d’exploration, elle cherche tout à la fois la justesse et l'allusif. Mieux sonne le mot, mieux il ranime l'univers vibrant de ses premiers jours, et plus la pensée s'affine. Plus la pensée s’affine, jusqu'à son éventuelle dissipation, jusqu'à l'indicible où elle prend source, et mieux le coeur parvient à s'ouvrir au mystère que nous sommes, sans cesse remis à nu dans la relation.
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